Mauvaises habitudes orales

Les mauvaises habitudes orales regroupent l’ensemble des comportements répétés qui exercent une pression inadaptée sur les dents, les mâchoires ou les muscles du visage. Ces gestes sont souvent inconscients : ils se forment dès l’enfance, parfois pour apporter du réconfort, puis se maintiennent au fil du temps.

Lorsqu’elles perdurent, ces habitudes peuvent interférer avec la croissance normale de la mâchoire, le positionnement des dents, la respiration ou encore la manière de déglutir. Elles constituent donc un enjeu important dans le développement harmonieux du visage et du sourire.

Les principales mauvaises habitudes orales

Les mauvaises habitudes orales ne se limitent pas à la succion du pouce. Elles regroupent plusieurs comportements qui, à force de répétition, modifient la position des dents et la fonction musculaire. En comprendre la nature et les effets permet d’agir au bon moment et de limiter leurs conséquences.

Les plus fréquemment rencontrées sont les suivantes :

• La succion du pouce ou des doigts, qui exerce une pression constante sur le palais et les dents antérieures, entraînant leur déplacement vers l’avant lorsque cette habitude persiste après 3 ans.
• L’usage prolongé de la tétine est susceptible d’altérer la forme du palais, de créer un décalage antéro-postérieur des mâchoires et de favoriser un désalignement des dents, si elle est utilisée trop longtemps.
• La poussée de la langue contre les dents au moment de la déglutition, appelée déglutition atypique, pouvant créer un écartement ou une béance entre les dents avant.
• La respiration buccale, qui remplace la respiration nasale et influence directement la position de la langue et la croissance du visage.
• Le mordillement d’objets, d’ongles ou de lèvres, provoquant une usure prématurée de l’émail et une sollicitation excessive des dents.
• Le grincement ou le serrage des dents (bruxisme), souvent lié au stress ou à une mauvaise coordination des mâchoires.

Chacune de ces habitudes agit à sa manière sur la dentition et la mâchoire. Repérées à temps, elles peuvent être corrigées avant de causer des déséquilibres plus marqués.

Pourquoi ces habitudes posent-elles problème ?

Les mâchoires et les dents des enfants sont encore malléables. Cela signifie que même une pression légère, si elle est répétée quotidiennement, peut modifier leur position au fil des années. La langue, les lèvres et les muscles du visage exercent un rôle déterminant dans la stabilité et le bon alignement des dents.

Ainsi, lorsqu’une force extérieure perturbe cet équilibre, plusieurs conséquences peuvent apparaître :

• un mauvais alignement dentaire ou des espaces entre les dents,
• un palais étroit ou déformé,
• une béance antérieure empêchant les dents de se toucher,
• une respiration buccale chronique,
• une difficulté à mastiquer ou à prononcer certains sons,
• une modification esthétique du visage, notamment un allongement ou un amincissement de la mâchoire.

Ces changements peuvent sembler mineurs au départ, mais ils ont souvent des effets cumulatifs sur la croissance, la respiration et la posture.

La succion du pouce et l’usage prolongé de la tétine

Le réflexe de succion est naturel et utile au nourrisson. Cependant, lorsqu’il se prolonge au-delà de 4 ans, il devient une source de déséquilibre.

L’enfant peut alors développer :

• des dents supérieures avancées,
• une mâchoire inférieure reculée,
• un palais creusé ou étroit,
• un espace entre les incisives supérieures et inférieures.

Pour aider l’enfant à abandonner progressivement cette habitude, l’approche bienveillante est essentielle. Si les conséquences sont visibles, un bilan orthodontique aide à déterminer s’il est nécessaire d’intervenir pour rétablir l’équilibre.

La respiration buccale : une habitude souvent négligée

Respirer par la bouche au lieu du nez peut paraître anodin, mais cette habitude modifie profondément la dynamique faciale. La respiration nasale, en revanche, favorise le bon développement du palais, la croissance verticale équilibrée du visage et une posture correcte de la langue.

Lorsqu’elle devient chronique, la respiration buccale entraîne :

• un assèchement des muqueuses,
• une inflammation gingivale fréquente,
• un retard de croissance du palais,
• un visage plus allongé et étroit,
• un mauvais alignement dentaire.

Les causes sont variées : amygdales hypertrophiées, allergies, cloison nasale déviée ou simple habitude fonctionnelle. Une prise en charge coordonnée entre le chirurgien-dentiste, le médecin ORL et parfois l’orthophoniste permet de restaurer une respiration nasale efficace et durable.

La déglutition atypique et ses conséquences

La déglutition atypique correspond à un mouvement incorrect de la langue lors de l’ingestion de salive ou d’aliments. Au lieu de se placer contre le palais, la langue pousse les dents vers l’avant, ce qui crée progressivement une béance ou un espace entre les incisives.

Ce trouble, souvent acquis dans la petite enfance, a tendance à se maintenir à l’âge adulte s’il n’est pas rééduqué. Pour y remédier, le praticien collabore avec un orthophoniste afin de mettre en place une rééducation fonctionnelle. Cette dernière consiste à réapprendre la position correcte de la langue, à améliorer la respiration et à harmoniser les mouvements musculaires de la bouche.

Le bruxisme et le mordillement

Certaines personnes serrent ou grincent des dents sans s’en rendre compte. Ce comportement, appelé bruxisme, peut survenir pendant le sommeil ou en période de stress. Il provoque une usure prématurée de l’émail, des tensions musculaires et parfois des douleurs articulaires au niveau de la mâchoire.

De même, le mordillement régulier d’objets ou d’ongles exerce une pression localisée sur certaines dents et perturbe l’équilibre de la mâchoire. À long terme, cela peut causer de petites fractures ou des déplacements subtils mais persistants.

Une gouttière nocturne ou des exercices de relaxation musculaire peuvent être proposés pour réduire ces effets et soulager les tensions.

La prise en charge orthodontique et fonctionnelle

Corriger les mauvaises habitudes orales nécessite une approche globale. Le docteur évalue les conséquences sur la dentition, la respiration et la posture. Selon les cas, il peut recommander un traitement interceptif pour corriger les déséquilibres ou orienter vers une rééducation fonctionnelle.

Les solutions peuvent inclure :

• un appareil amovible ou interceptif pour guider la croissance de la mâchoire,
• une rééducation de la langue et des muscles faciaux,
• un traitement orthodontique complet si le désalignement est déjà installé.

Le travail en équipe avec des professionnels de santé (orthophonistes, ORL ou pédiatres) garantit une approche cohérente et durable.

La prévention : un rôle clé dès l’enfance

Prévenir les mauvaises habitudes orales commence par une observation attentive du comportement de l’enfant. Surveiller la respiration, le sommeil et la posture de la bouche aide à repérer les signes précoces.

Encourager la respiration nasale, limiter l’usage de la tétine après 3 ans et éviter le mordillement d’objets sont des gestes simples mais efficaces. Une consultation orthodontique préventive entre 6 et 8 ans permet d’identifier rapidement les déséquilibres fonctionnels et d’intervenir avant qu’ils ne se fixent.

Chez l’adulte, certaines habitudes comme le bruxisme ou la respiration buccale nécessitent une prise en charge spécifique. Un accompagnement personnalisé aide à rétablir un bon équilibre musculaire et articulaire tout en protégeant la dentition.

FAQ sur les mauvaises habitudes orales

• À partir de quel âge faut-il s’inquiéter d’une succion du pouce ?
  Il est conseillé de surveiller cette habitude dès 4 ans et d’envisager un accompagnement si elle persiste au-delà de 5 ans.
• Les mauvaises habitudes orales peuvent-elles se corriger seules ?
  Certaines disparaissent spontanément, mais leurs effets sur les dents ou la mâchoire nécessitent souvent un suivi orthodontique.
• La respiration buccale peut-elle être corrigée ?
  Oui. Une prise en charge coordonnée entre l’orthodontie, l’ORL et l’orthophonie permet de rétablir la respiration nasale.
• Le bruxisme est-il lié au stress ?
  Souvent, oui. Toutefois, il peut être aggravé par une mauvaise occlusion ou des tensions musculaires.

Prendre rendez-vous

Votre enfant suce encore son pouce ? Vous remarquez une respiration par la bouche ou des dents qui se déplacent lentement ? Au cabinet des Drs Cavrot & Wambergue à Bondues, l’équipe prend le temps d’écouter, d’analyser et d’expliquer les solutions possibles. L’objectif est d’intervenir avec douceur et précision pour rétablir les fonctions naturelles de la bouche et préserver un développement équilibré.

Prenez rendez-vous en ligne dès maintenant pour un bilan orthodontique et fonctionnel complet. Une évaluation précoce aide à corriger les mauvaises habitudes orales et à préserver un sourire sain et harmonieux pour l’avenir.

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